Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, le sieur Foscarini (l’un des principaux gentilzhommes de ceste
2ville et frère du général de mer de ces seigneurs, lequel et toute sa
3maison se sont tousiours monstrez fort affectionnez au service et grandeur
4du roy) m’a faict entendre que ayant envoyé de ceste ville à Marseille
5par le chemin ordinaire seize balles de draps, elles furents arrestées
6en Ambrun par les agens du Diacetto pour n’avoir (comme ilz disoient)
7passé au Pont-de-Beauvoysin, auquel lieu les marchandises qui
8se conduisoient d’icy à Marseille n’avoient jamais accoustumé de passées
9et ne scavoit qu’il eust esté faict aucun nouveau reiglement là dessus,
10me priant vous en escrire affin qu’ayant égard à telles raisons en
11légitimes excuses lesdites balles luy soient restituées ; à quoy je
12n’ay voullu faillir et de vous en prier de tout mon cueur si c’est
13chose qui se puisse faire, mettant en considération les grandz services
14que ceste maison peut faire et faict ordinairement au roy et à ses
15ministres, dont monsieur l’évesque d’Age, au passage qu’il fit dernièrement
16par les terres de ces seigneurs qui sont entre cy et Ragouze, en
17honorablement receu, traicté et honnoré par ledit général son frère,
19qu’il luy donna, et par conséquent à tous les autres ministres de
20sa majesté, toute occasion de se louer de tant de courtoysies, desquelles nous sommes
21tenuz de nous revancher et les recongnoistre envers luy ou les siens.
22Et partant, Monsieur, outre ce que j’en escris au roy, je vous supplie
23de rechef, si la demande vous semble juste, de la luy accorder
24et je priray Dieu, après mes humbles recommandations, à vostre bonne
25grâce, qu’il vous doint
26Monsieur, très bonne et longue vie. De Venize, ce XXVIIe jour de
27juing 1572.
28Vostre bien humble serviteur et amy.
29A. Du Ferrier
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